Ode à Médine
Texte : Sabine Revillet
Mise en espace : Stéphanie Correia
Avec : Maité Cotton
pièce de théâtre
photos
© Julie Peiffer
Ce texte s’inspire d’un crime d’honneur. Essaie de fuir l’horreur inacceptable du réel.
l'équipe d'Ode à Médine
Stéphanie Correia
Mise en espace
Maïté Cotton
Comédienne
L'histoire
Sabine Revillet
L'auteure
Fait divers
Article de presse qui a inspiré l'auteur
extrait
/maman n’éteins pas la lumière
laisse la lumière s’il te plait
sinon
l’obscurité va me faire disparaitre
l’obscurité va m’avaler
maman n’éteints pas la lumière
s’il te plait
sinon
l’obscurité va me faire disparaitre
l’obscurité va m’avaler
l’obscurité mange tout cru les gens
les garde enfermés
dans son gosier
n’éteins pas la lumière
laisse la lumière s’il te plait /
Médine n’arrivait pas à dormir
la nuit
elle voulait toujours
une lampe de chevet
une lampe de poche des allumettes
une bougie un briquet
elle vient de rentrer et déjà le jour est parti
regarde Médine à cause de toi j’ai fait crever
mon kentia mon ficus
à force de triturer gratter la terre
j’ai cassé les tuteurs ruiné les racines
j’ai noyé Yves mon cyclamen
et mon orchidée regarde ma Gislaine elle respire à peine
/maman tes plantes
je ne vais pas pleurer sur tes plantes
elles m’indiffèrent
et ton ficus ton con de ficus me laisse froide
transparente
ton ficus con de ficus je le déteste /
il n’y a rien à faire
Médine et moi sommes séparées par un trait vertical
une cloison
connivence nulle